Julien Mignot
Before The Night is Over
Julien Mignot
vue d'exposition Photo : Alexandre WallonBefore The Night is Over
Julien Mignot
vue d'exposition Photo : Alexandre WallonBefore The Night is Over
Julien Mignot
vue d'exposition Photo : Alexandre WallonBefore The Night is Over
Julien Mignot
vue d'exposition Photo : Alexandre WallonBefore The Night is Over" s'inscrit dans la veine de la série "96 Months", dans laquelle Julien Mignot réalise un journal intime en retenant une image et un morceau de sa playlist sur 8 ans entre 2009 et 2016. Voir en image et en musique reste un mode de vie pour l'artiste qui continue à collectionner ces instants au gré de ses mouvements. Comme pour "96 Months", l'artiste confie les extraits choisis de ce puzzle intime à l'atelier Fresson, dépositaire de la technique du tirage au charbon mise au point par Théodore-Henri Fresson en 1899. L'émulsion chimique du papier "Charbon-Satin" conserve depuis cette date tout son mystère. Ce qui séduit Julien Mignot, outre la beauté inimitable de ces épreuves, c'est de laisser la famille Fresson réinterpréter son travail. Le photographe ne peut pas contrôler le tirage, le procédé de développement est tenu secret, il ne peut pas assister à toutes les étapes de sa réalisation. L'artiste lâche prise, il confie son souvenir et le redécouvre, éloigné de l'instant décisif. Le piqué de la photographie a disparu, écrasé sous la superposition des couches de pigments. L'épreuve au charbon nous renvoie à l'époque de la photogtaphie pictorialiste (1890-1914), inscrivant ce travail intime dans la mémoire. Julien Mignot, lui-même collectionneur et fin observateur de la scène contemporaine rend ainsi hommage aux premiers temps de la photographie.
Texte sur l'exposition écrit par Joseph Ghosn : "Des trains à travers la plaine." Les images de Julien Mignot évoquent quelque chose de ces mots que chantait Alain Bashung, à la façon d'un point de vue : comme si le monde était saisi de quelque chose de mouvant et qui laisse passer une lumière de l'instant déjà traversé, déjà reparti, et dont demeure le souvenir. Souviens-toi de m'oublier? Semblent, comme dirait l'autre, murmurer ces photos. Elles sont de fait le fruit de moments d'oubli, qui existent entre les prises de vue des travaux ou commandes. Elles sont des interstices, des déliés qui laissent filtrer un fragment de vie au moment où il n'y a rien à faire, que prendre un traverser, parcourir une plaine, se souvenir d'oublier, mais garder à l?esprit la matière de la lueur, à travers les arbres, les corps, les désirs traversés.