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Antony Cairns, Julien Mauve, Lucas Leffler, Julien Mignot

09.09.2021 - 12.09.2021
Art Paris

Première foire artistique post-confinement à s'être tenue dans le monde en septembre 2020, Art Paris est également le premier salon d'art à investir du 08 au 11 avril 2021 le Grand Palais Éphémère au Champ-de-Mars ; une spectaculaire structure temporaire du XXIe siècle imaginée par l'architecte Jean-Michel Wilmotte, au pied de l'École Militaire et dans l'alignement de la Tour Eiffel qui abritera les événements parisiens du Grand Palais jusqu'à sa réouverture à l'occasion des Jeux Olympiques de 2024. 


"New worlds" est une exposition de quatre artistes dont l'univers dystopique est rattrapé par l'air du temps.

Julien Mauve (1984, Fra). A travers des mises en scènes photographiques, Julien Mauve s'interroge sur notre avenir, les menaces auxquelles notre civilisation est confrontée et notre rapport aux technologies. La série Greetings from Mars renvoie à 1492, lorsque Christophe Colomb a découvert l'Amérique. Moins de 500 ans plus tard, l'Amérique est devenue une destination touristique courante pour les riches de toutes les régions du monde. Les mondes inconnus sont désormais situés loin de la Terre et nos explorateurs les plus célèbres sont les robots. « Curiosity » et « Persévérance ». Comme pour le Far West, nous pourrions imaginer un moment où Mars deviendrait une destination touristique à visiter et à expérimenter. La NASA et SpaceX y travaillent déjà. Ce voyage sur Mars est lié pour Julien Mauve à notre exode annoncé de la planète Terre. Dans la série After Lights Out, l'artiste imagine une soudaine coupure de courant. Pour l'humanité en perdition, la moindre lueur agit alors comme le phare sur un marin en haute mer. Julien Mauve a remporté le prix SFR Jeunes talents (2013), il est lauréat des Sony World Photography Awards (2016), et lauréat de la Bourse du talent (2018).


Lucas Leffler (1993, Bel) vit et travaille à Bruxelles. L'artiste, diplômé de l'Académie Royale des Beaux Arts de Gand, produit en série limitée des images uniques, non reproductibles à l'identique, à partir de la boue de la "rivière d'argent". Ce cours d'eau est surnommé ainsi, après que l'usine de papier photographique Agfa-Gevaert, près d'Anvers, a pollué sont lit en y déversant des boues contenant des sels d'argent. Dans les pas des premiers ouvriers-pionniers qui ont secrètement extrait l'argent de ces boues dans les années 30, Lucas Leffler creuse lui aussi aujourd'hui pour tenter de retrouver des traces d'argent et concevoir sa propre émulsion photographique. Le projet Zilverbeek, est à la fois une performance, une expérimentation visuelle et la conquête d'un Graal. Ziverbeek est récemment entré dans la collection du Musée de la Photographie d'Anvers (FOMU), dans celle du Musée de l'Elysée à Lausanne et dans de nombreuses collections privées.


Julien Mignot (1981, Fra). Les pièces inédites de la série Screenlove interrogent notre rapport au voyeurisme. Ces blocs font référence aux fenêtres par lesquelles nous regardions pour épier ses voisins. C'était avant l'internet. Aujourd'hui, Julien Mignot saisit des instants, de très près, sur son écran d'ordinateur connecté à des webcam sexy. Avec un appareil analogique, l'artiste produit une image volontairement floue et incomplète. En se rapprochant des corps au point de noyer les pixels, il déforme l'apparence de scènes bien réelles. Cette photographie, montée sous un monolithe plein et translucide, se dérobe à notre regard. Le spectateur devient voyeur malgré lui, cherchant le bon angle. S'il regarde par la tranche, le sujet disparait, se déconnecte et nous renvoie à la vacuité de la relation numérique. Julien Mignot, photographe de portraits pour les plus grands titres internationnaux, a réalisé le court-métrage Sous La Peau avec Mathieu Amalric, Damien Bonnard et Victoire du Bois. Son travail est entré dans la collection de la Bibliothèque Nationale de France, dans celles du Musée Nicéphore Nièpce, de la Leica Fondation, et dans de nombreuses collections privées.


Antony Cairns (1980, Eng). La série CTY (ville) est un travail continu sur les grandes mégalopoles. Les photographies à la lulière naturelle, souvent de nuit, sont des abstraction de ces villes. Cette impression est accentuée par le processus photographique utilisé par l'artiste. Après avoir réalisé des transparents 35mm en noir et blanc à l'aide de techniques traditionnelles en chambre noire, l'artiste reproduit les images de façon à ce que chacune devienne unique. Antony Cairns utilise des pans démodés de l'histoire informatique et photographique pour révéler son art. La série E.I. exposée ici présente des écrans à encre électronique. L'artiste les pirate pour télécharger et fixer une photographie de sa série. L'écran est ensuite démonté et encapsulé dans un coffret en Plexiglas. créant une structure en cube, pièce unique, relique numérique d'images urbaine évanescentes. Son travail a été montré dans les festivals photographiques bien établis et dans des galeries d'art de renommée mondiale, notamment les Rencontres d'Arles (2013) et la Tate Modern (2018). En 2015, il remporte le Hariban Award du studio Benrido Kyoto Collotype (Japon).