Jean-Vincent Simonet

Dans sa série Osaka, Jean-Vincent Simonet dresse un portrait fragmenté et électrique d’une ville prise entre passé futuriste et présent chaotique. Néons tremblotants, ruelles saturées, textures plastiques : Osaka devient un paysage mental, où l’accumulation de signes reflète la surcharge visuelle d’un monde gouverné par la consommation. Inspiré par la photographie de rue japonaise, Jean-Vincent Simonet ne documente pas : il dérive, capte, transforme. Ce diptyque constitue la première œuvre unique issue de cette série, publiée dans la collection Fashion Eye aux Éditions Louis Vuitton et exposée à Osaka en 2025. Son approche dépasse la photographie classique. Inspiré par Chromatic Algorithms de Carolyn L. Kane, il travaille la matière de l’image elle-même. Utilisant les machines de l’imprimerie familiale, il imprime ses photos en grand format, puis intervient manuellement sur l’encre encore humide : il rince, gratte, efface. Ce processus — une « chambre noire inversée » — altère les couleurs, introduit erreur et imprévu. Chaque tirage devient une pièce unique, hybride, instable, où l’artificiel rivalise avec le vivant.